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2006

Madagascar

Un des pays les plus magnifique où l'aventure est encore possible, des paysages époustouflants comme la sublime allée de Baobab

L'allée des baobabs

Lundi 3 juillet :

Départ de la maison à 7 heures 30 : un peu de stress, habituel (est ce que l’on a bien tout pris, rien oublié ?...), impossible de trouver un taxi, quelques embouteillages sur l’autoroute vers l’aéroport mais ce ne sont pas encore les grands départs, il n’y a ni bousculades, ni retards. L’avion d’Air France décolle à 10H30, presque à l’heure….plus de 9.000 km, 10 heures de vol. On fait le plein de films et de jeux vidéo et, plus inattendues, de piqures de moustiques ! On aura le droit à de nouvelles attaques à notre arrivée à Tananarive vers 20H45, le temps de passer la frontière (on a gagné un temps précieux à avoir obtenu nos visas en France : l’attente peut être longue pour les avoir sur place) et de récupérer les bagages. Nous rencontrons notre « guide/chauffeur », Andy, qui nous amène à notre premier hôtel : la résidence LAPASOA, très belle maison de style, située non loin du lac Anosy, dans le quartier à la mode d’Isoraka. Installation dans une immense chambre double, impeccable mais nous sommes trop fatigués pour descendre au restaurant le KUDETA, un des lieux branchés de la ville.

Premières impressions : les routes sont en très bon état, la ville est calme, plutot propre…on s’attendait à plus de dénuement, plus d’agitation… mais il est presque 11 heures et la ville dort.

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Mardi 4 juillet :

Réveil un peu matinal (6H45) mais nous devons passer à l’agence avec qui nous avons organisé notre séjour : ESPACE MADA, (www) considéré comme un spécialiste du sud et de l’ouest malgache. Nous rencontrons Guillaume, le patron de l’agence, pour un débriefing rapide, avant de prendre la route, à bord d’un confortable 4*4, pour Miandrivazo à 220 km à l’ouest de Tana. La route est bonne, les paysages de toute beauté : terre rouge, rizières, villages accueillants, petites maisons disséminées autour d’une église, il y a des enfants partout mais si la pauvreté règne, ce n’est pas non plus la misère.

Nous faisons une courte halte à Antsirabe, jolie ville thermale de 200.000 habitants, célèbre pour ses eaux mais aussi capitale de la Three House Beer, autre boisson malgache incontournable. Située en altitude, la ville dégage un certain charme colonial un peu désuet autour de sa gare-musée kitch  et son magnifique hôtel des termes.

Déjeuner dans le centre ville, près du marché, au Pousse Pousse (autre institution locale : la ville serait la capitale de moyen de transport, amené par les chinois venus construire les premières lignes de chemin de fer) : pas le meilleur restaurant de la ville mais très bonne adresse pour un début de séjour, accueil sympathique, dégustation des spécialités malgaches : sambos, steak de zébu, romazava, THB et rhums arrangés. Notre fils (11 ans) a adoré la décoration.

3 heures de route à travers des paysages nouveaux (montagnes et savane) et nous arrivons à Miandrivazo, grosse bourgade paisible et point de départ obligé pour descendre la Tsiribihina.

Installation en fin d’après midi au gite de la Tsiribihina, une jolie bâtisse construite en bois. Les chambres, très spartiates, sont situées à l’étage (choisir celles qui ont vu sur la rivière, plus calmes aussi). Sanitaires communs, douches froides, lits durs mais c’est la meilleure adresse et l’ambiance est sympathique. Tout le monde prépare son excursion du lendemain autour d’une bière et d’un bon repas. On rencontre Ludovic, le guide qui va nous accompagner, avec une famille de norvégiens.

Mercredi 5 juillet :

Après avoir fait le plein de boissons et après 2 heures de pistes très chaotiques (la route a été goudronnée, il y a plus de 50 ans !), nous arrivons au point d’embarquement des chalands. Des dizaines d’enfants, trop pauvres pour aller à l’école (ou trop riches et donc gardiens de zébus) nous accompagnent. La saison touristique n’a pas encore vraiment commencé : deux chalands quittent la berge, nous ne croiserons que deux autres touristes, en pirogue, pendant toute notre descente.

Les heures s’engrènent lentement, calmement, nous nous laissons couler sur la rivière, à l’affut d’un crocodile, d’un oiseau, d’un lémurien…. Seule autre activité permise à bord : manger (deux cuisiniers nos préparent nos repas). Pour les toilettes, il suffit de demander, et on accoste ! On nous installe notre campement nocturne et sauvage sur les berges sableuses : 1 bateau, 3 tentes, 7 personnes….nous sommes coupés du monde sonore. Nous retrouvons les basiques de la détente et du dépaysement absolue : rhum, dés, dominos, bougies et nuit étoilée

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Jeudi 6 juillet :

Nous repartons et nous prenons notre bain, un peu froid quand même, sous une cascade : le manque d’intimité est largement compensée par le  cadre unique de cette salle de bain improvisée. Nous visitons un gros village de 3.000 habitants vivant quasiment en autarcie, si ce n’est la culture du tabac qui les relie, moins qu’avant, au reste de l’île. Les quelques touristes qui, comme nous, s’arrêtent ici quelques minutes, sont la plus grande attraction…ils sont encore trop peu nombreux pour avoir « perverti » l’ambiance et l’accueil qui restent authentiques. Les enfants qui accourent vers nous ne demandent qu’à échanger quelques mots et un sourire. C’est un peu moins le cas avec les villageois qui nous accueillent à notre second bivouac nocturne autour d’un feu, de danses et de chants. La démonstration de culture locale est peu monnayée (un petit billet, un flacon de rhum et des bonbons) mais passées les 30 premières minutes, on trouve le temps un peu long.

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Vendredi 7 juillet :

Peu après le déjeuner, toujours à bord de notre chaland, nous apprenons, par le truchement du téléphone, que l’équipe de France s’est qualifiée pour la finale. Même si nous ne sommes pas fan de foot, on pousse quand même un grand hourra ! A 13 heures, nous débarquons dans le petit port fluvial de Belo, assaillis par des enfants d’une extrême pauvreté qui se jettent sur les quelques restes de nourriture que nous ramenons du bateau. Régis nous accueille avec un chauffeur et un nouveau 4*4. La piste est rude et il nous faut bien 4 heures pour parcourir les quelque 90 km qui nous séparent encore des Tsingy. Mais mises à part les secousses, on savoure la beauté des paysages de savane, les silhouettes majestueuses des baobabs, les petits villages de terre, le trafic nonchalant des charrettes tirées par des buffles. Evidemment, en taxi-brousse, ce n’est certainement pas aussi paisible !

Installation en fin d’après midi au Camp Croco, qui se situe juste avant le fleuve, cadre agréable, grandes tentes avec matelas installées sous les manguiers, sanitaires neufs, douches (mais sans eau courante...), salle de restaurant plaisante mais sombre…mais surtout, hélas : service inexistant et accueil plutôt réservé : discret coté personnel et carrément froid (pour ne pas dire hostile) du patron, français, qui était de passage avec sa famille. Un conseil : préférer le relais des Tsingy, de l’autre coté de la rivière qui offre aussi l’avantage d’être plus proche du petit village où il fait bon prendre un verre dans l’un des cafés improvisés de part et d’autre de la petite piste qui mène, quelques mois par ans, aux Tsingy.

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Samedi 8 juillet :

Encore une heure de piste et nous sommes enfin au pied de ce site presque « mythique », les Tsingy, classées au patrimoine de l’humanité de l’UNESCO depuis 1990, réserve naturelle et curiosité géologique : chaos de roches calcaires sculptées par l’érosion qui forment aujourd’hui un enchevêtrement de failles, crevasses, canyons, crêtes aiguisées, une sorte de gigantesque cathédrale d’orgues, qui recèlent aussi des sépultures des lointains ancêtres des malgaches : les Vazimbas, inhumés selon des rites qui ne sont pas sans rappelés ceux des Célèbes (Indonésie). Le caractère sacré de ce site est toujours prégnant et il est recommandé de ne pas braver les « fady » : on ne montre pas du doigt (ou seulement avec un index recourbé), on ne mange pas, on ne fume pas, on ne crie pas….

Impatients de découvrir le site des grandes Tsingy (on peut aussi, en fonction du temps dont on dispose, choisir d’autres circuits, dans les « petites Tsingy). Aucun souci pour venir à bout du circuit d’Andamozavaka, considéré comme le plus spectaculaire (3/4 heures de marche). Peut être que nos nombreux voyages nous ont rendus trop exigeants : tout en admirant la beauté du site, en toute sincérité, on le trouve moins grandiose que le souvenir entretenu après avoir vu le reportage de Nicolas Hulot… On pique nique à l’entrée du site, un simple sandwich-sardines à l’huile, on trouve ça génial, signe manifeste que le spot mérite sa réputation !

Soirée tranquille au Camp, après une halte dans le village, véritable havre de paix.

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Dimanche 9 juillet :

Départ matinal vers Belo, il nous faut près de 5 heures pour rejoindre la ville. Pause déjeuner très plaisante et repas succulent au restaurant de l’hôtel Menabe (crabe, gambas grillés…)…pour un peu, on aurait raté le dernier bac qui permet de traversée la rivière et de poursuivre notre route jusqu’à Morondova. Encore 3 heures de piste, en bon état. Les derniers kilomètres sont époustouflants : les baobabs, tous plus surprenants que les autres, se découpent entre la terre rouge et le bleu du ciel, on ne résiste pas au plaisir de les contempler mais il nous faut accélérer assister, au plus beau coucher du soleil sur l’allée des Baobabs, si célèbre à Madagascar ! Et vraiment, le spectacle est encore plus grandiose que toutes les photos et tous les descriptifs qui figurent dans les guides.

Il fait déjà nuit lorsque nous arrivons dans la ville, l’agitation est à son comble, la route principale, défoncée à la suite des récents cyclones, est couverte de piétons : est ce le marché, la fête ou la préparation du match de ce soir ?

Installation au Baobab Café, a priori la meilleure adresse de la ville, situé, comme la plupart des hôtels, à peu à l’écart du centre, entre l’embouchure de la rivière et la mer. Le cadre est magnifique, les chambres spacieuses (nous avons un duplex pour 3) et décorées avec gout, tout comme la salle de restaurant. La cuisine est en revanche quelconque mais de toutes façons, pas le temps de s’éterniser : le patron (toujours un français un peu « haut en couleur ») a pris place devant le minuscule écran de TV pour la finale de la coupe du monde de football France-Italie, les quelques chaises du salon ne sont pas suffisantes pour accueillir tous les français et les quelques italiens présents dans l’hôtel.  Le match est décevant mais nous passons une excellente nuit dans un confort enfin retrouvé !

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Lundi 10 juillet :

En traversant Morondova le matin pour gagner l’aéroport, nous avons un énorme regret : ne pas être restés une journée complète dans cette très étonnante ville, à la fois suffisamment touristique pour multiplier les activités (du shopping aux balades en mer) et suffisamment à l’écart pour être restée authentique.

L’avion a deux heures de retard, nous arrivons peu avant midi à Tuléar, ville de 200.000 habitants, moderne sans excès, fonctionnelle et vivante. Très agréable : de chaque coté des larges avenues du centre ville, plantées de tamariniers, les maisons de style coloniale, ocre, rouges et bleus ont un charme certain. La gérante, une belge, du Bamboo Club est venue nous chercher et nous conduit à Ifaty, à environ 25 km (mais une heure de piste !). Nous découvrons la coté ouest, au niveau du tropique du Capricorne, la mer est elle, les plages sauvages bordées de palétuviers, le temps est idéal mais l’eau est encore, hélas, froide (20 °).

Les villages d’Ifaty et de Mangily n’ont rien de très touristiques : mis à part quelques cases plus ou moins rudimentaires en bord de plage et quatre ou cinq petits restaurants, la présence des étrangers est discrète à cette période. Le Bamboo club est situé un peu à l’écart, dans un très joli cadre. Les bungalows, en matériaux naturels sont simples mais confortables (électricité de 18 à 22 heures, eau chaude), la décoration est soignée, la piscine est grande (mais glacée), la terrasse sur l’océan et la vue magnifiques. Le personnel est prévenant, plutôt sympathique, la cuisine, peu variée cependant, est bonne. Tout est très calme, même peut être un peu trop… Visiblement l’équipe n’a pas encore su créer une « ambiance », le lieu, qui accueille des groupes, sans être luxueux, manque un peu de chaleur et d’âme.

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Mardi 11 et Mercredi 12 juillet :

Le choix et la durée de notre séjour ont été déterminés par la présence du club de plongée « Fifi diving », attenant au Bamboo club, agréé PADI : notre fils, Thomas, 11 ans, peut y suivre une formation de 4 jours pour obtenir son premier niveau. Comme la saison commence à peine, il va bénéficier d’une prestation « individuelle », dispensée par Philippe, le responsable du club : plongées le matin, cours en fin d’après midi. Même si le site bénéficie d’une certaine renommée, les plongées n’ont rien d’exceptionnel, pour ne pas dire nules...

Le midi, nous déjeunons au village au Vovo Telo, qui dispose de la plus belle terrasse du village et une décoration intérieure particulièrement réussie. La cuisine est excellente, pour un prix très raisonnable (20/25 euros pour 3) et l’ambiance est cool et chaleureuse.

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Jeudi 13 juillet :

Tôt le matin, nous partons avec Philippe et un groupe d’une dizaine de personnes pour une sortie « baleines ». Peu après avoir passé la barrière de corail, nous apercevons un premier jet d’eau caractéristique : le bateau fonce à chaque apparition, et elles sont nombreuses en cette saison ! Impressionnant de voir des baleines ainsi plonger à quelques mètres de nous ! Philippe nous assure que par mer plus calme, on peut suivre les baleines qui s’amusent à plonger et à sauter de part et d’autre des bateaux, encore plus près….

Nous partons ensuite pique niquer en pirogue avec Olivier à quelques kilomètres au nord : pour 15.000 ariary par personne (7 euros), on vous propose de déguster, sur la plage, après une promenade dans le lagon en pirogue, des langoustes grillées et des poissons, dans une vaisselle décorée de peintures de Fragonard ( !), la voile en guise de nappe… Il faut juste penser à amener les boissons. Unique et fabuleux ! Le petit village de pécheurs est situé à 5 km de Mangily, le lieu bien que très connu, reste peu fréquenté : 3 ou 4 pirogues seulement ont amené une dizaine de touristes (chaque hôtel « dispose » de son piroguier attitré, ce évite les éventuelles « arnaques » et la concurrence sauvage : pas de prix à négocier). Après une sieste sous le regard curieux des enfants, tout le monde repart avant que la marée ne redescende. On se demande pourquoi on n’a pas eu cette idée plus tôt  …Pique nique langouste tous les midis, pourquoi pas ?

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Vendredi 14  juillet :

On s’habitue au calme, à la farniente et à la nonchalance du personnel…La gérante nous raconte les galères quotidiennes, entre la cupidité de certains wazahas et le personnel peu formé, peu motivé et souvent peu fiable. Aujourd’hui, c’est la farine qui a disparu, nous privant ainsi des délicieuses pizzas et des succulents petits pains chauds…hier c’était le fuel… Mais en même temps, aucun européen installé ici n’a envie de repartir !

Notre fils, après de nombreuses épreuves, réussit son brevet PADI. Nous fêtons l’événement au rhum, qui nous permet aussi d’oublier les nombreux billets que nous laissons ici ! (attention, ici comme dans la plupart des lieux, la carte bleue est rarement acceptée, hors des villes où l’on trouve aussi des distributeurs, il est donc conseillé de se munir de quelques chèques et de beaucoup de liquide).

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Samedi 15 juillet :

Un nouveau chauffeur et une nouvelle voiture nous conduisent à Tuléar où nous faisons un arrêt « poste » et « Internet » Comme pour Morondova, nous regrettons de ne pas avoir prévu d’y séjourner au moins une nuit. Nous poursuivons notre voyage sur la nationale 7, en parfait état. Les paysages n’ont rien d’exceptionnel mais les villages que nous traversons sont intéressants, notamment les « gros bourgs qui doivent leur « fortune » et leur récent développement à la découverte et à l’exploitation des saphirs (ce sont les seuls villages qui regorgent de boutiques en tout genre !). Ils ont un petit air de « far west » mais l’ambiance est tranquille…enfin, jusqu’au soir…où une grande fête est annoncée (mais assez peu conseillée pour les touristes !). A Sakahara, nous déjeunons pour quelques aryas (moins d’un euro) dans une petite gargote (hotely) où notre chauffeur à l’habitude de s’arrêter. Les derniers kilomètres, au travers du massif de l’Isalo, peu avant Ranohira, sont magiques. Les paysages rappellent un peu le Colorado : les blocs de grès s’égrènent à perte de vue, illuminant la plaine de leurs multiples reflets rouges, rose, verts et gris …Installation à l’Isalo Ranch (www), situé en plein cœur du parc, peu après le célèbre « relais de la reine » (que tout le monde nous a recommandé, mais très fréquenté par les groupes). Le cadre et les bungalows sont agréables mais ce n’est toujours pas le grand luxe ! Après avoir admiré le coucher de soleil, comme hélas beaucoup trop de touristes, au travers de la « fenêtre » de l’Isalo, nous dînons à l’hôtel : cuisine simple mais excellente et repas animé, l’hôtel est complet, jamais nous n’avions rencontré autant de monde depuis 15 jours !

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Dimanche 16 juillet :

Jean Baptiste est notre guide pour la journée. Nous avons choisi un parcours classique : promenade matinale dans le canyon des makis, au cours de laquelle nous découvrons de nombreux oiseaux et d’adorables lémuriens. Notre guide est aussi un grand spécialiste des plantes endémiques (remarquables « pieds d’éléphants ») et des plantes médicinales (ici tout guérit tout, y compris le cancer !). La balade est agréable mais c’est surtout le site qui est exceptionnel et impressionnant. Pause déjeuner aux Toiles de l’Isalo, mi camping, mi-hôtel mais bien peu restaurant (donc, à éviter, sauf pour la vue sur les montagnes). En revanche, l’excursion de l’après midi à la « piscine » est absolument fabuleuse pour ses vues panoramiques sur le massif, pour ses plantes et surtout, parce que nous avons eu la chance de rencontrer deux groupes de lémuriens se prélassant au soleil, sur le flanc des rochers, à quelques mètres de nous. L’eau de la jolie piscine naturelle est hélas trop froide,  à cette époque de l’année, pour nous y baigner et nous rafraîchir !

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Lundi 17 juillet :

Route jusqu’à Fianarantsoa. Les paysages sont toujours aussi variés et impressionnants. Notre route est souvent entravée par les troupeaux de zébus, nombreux en pays Bara (ethnie renommée pour notamment ses « voleurs de zébus » : voler un zébu fait d’un jeune garçon un adulte capable d’assumer la survie de sa famille!). Arrêt obligé à la célèbre fabrique de papier Antaimoro à Ambalavao. Un peu touristique mais la visite est intéressante et le site (village et hôtel attenant à la fabrique, les « Bougainvilliers ») est plaisant.

Nous déjeunons au restaurant le Panda, véritable institution de Fiana, célèbre pour ses spécialités plutôt originales : le crocodile et la roussette! Mises à part les ailes un peu encombrantes, la roussette est délicieuse…

Le ciel jusqu’à présent toujours bleu et le soleil toujours chaud nous commencent à nous quitter, la grisaille s’installe et les températures chutent. Le lac Hôtel, situé à quelques kilomètres de la ville au cœur des plantations de thé perd un peu de son charme dans ces circonstances. Nous ne profitons guère de l’atmosphère très romantique de charmant hôtel (accrue quand on choisit un des deux bungalows sur pilotis, « le pavillon des amoureux, pour une trentaine d’euros, est absolument ravissant !). Gelés et trempés après une courte promenade, nous passons la fin de l’après midi sous nos couettes, dans notre non moins délicieux pavillon tout de rose décoré (les garçons ont un peu râlé !…). Service et nourriture impeccables.

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Mardi 18 juillet :

Le lac hôtel est idéal pour tous ceux qui choisissent de rallier la coté Est par le seul train en service dans l’île….la petite gare est à 15 mètres  de l’hôtel. Elle est tout aussi antédiluvienne que le tortillard qui nous fait parcourir 170 km en 8 heures mais le voyage est unique, très bon marché (moins de 10 €) et de toutes façons, plus rapide qu’en voiture ! Le trajet est un vrai plaisir (à condition cependant de bien réserver une place assise en première classe, de préférence coté gauche) et une expérience à ne pas manquer: le train serpente à travers les montagnes, une végétation  luxuriante, engendre ponts, cascades et rivières. Les petits villages s’animent à son passage : chacun a une spécialité offerte aux voyageurs. A chaque arrêt (et ils sont nombreux), on est invité à déguster quelque chose : on commence par les écrevisses grillées, puis les sambos, le manioc à la banane, les jackfruts, les goyaves, le corossol, les bananes…Un vrai festival, à apprécier dans le désordre d’un vrai repas ! Nous arrivons avant notre chauffeur vers 15H30 à Manakara, nous rejoignons donc notre hôtel « le Parthenay Club», en pousse-pousse. Les bungalows, confortables sans être luxueux (eau chaude à volonté !), sont disséminés dans un très joli jardin. L’hôtel dispose d’une piscine d’eau de mer, au charme très années 50 (autant dire qu’elle invite peu au farniente !). Une petite restauration rendrait le lieu plus accueillant… Mais le plus surprenant est le déchaînement incessant des vagues qui, la nuit, donne l’impression d’être en pleine tempête !.  Ici, comme sur une bonne partie de la cote Est, la mer est dangereuse.

Cette jolie bourgade de bord de mer dégage un petit parfum colonial, avec ses deux grandes avenues bordées d’arbres et de belles maisons en pierre colorées, mais pour la plupart complètement délabrées. Mais la ville s’est endormie, elle vit au rythme de ses pirogues, qui naviguent nonchalantes sur le canal des Pangalanes. Nous admirons le coucher du soleil au pied du pont reliant Mankara Bé au centre ville, en buvant une bière à la « Guinguette ». Entre deux averses (fréquentes encore à cette saison, comme toute l’année, sauf en septembre /octobre), nous gagnons le centre ville pour une dégustation (ou plutôt une « orgie ») de langoustes « aux délices de l’orient » : 2 langoustes par personne, pour moins de 10€, un vrai régal et une adresse vraiment très sympathique.

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Mercredi 19 juillet :

Route à destination du parc de Ranomafana, assez longue (6 heures), particulièrement jusqu’à Irandro (101 km en 4 heures !) : la route est défoncée mais on profite toujours de la beauté des paysages. Nous nous installons, au milieu de l’après midi, au Domaine Nature, un très joli petit « complexe » hôtelier situé à la sortie du village (1,5 km), en cours de restauration (les bungalows disséminés entre la salle de restaurant et la rivière sont ainsi devenus très confortables et suffisamment bien isolés pour que le vacarme des chutes d’eau ne plus une gêne. Eviter les bungalows situés à flan de colline de l’autre coté : beaucoup moins confortables). Balade à pieds dans le village, rustique mais charmant, petite station thermale toujours active disposant d’une piscine d’eau chaude (40° !) naturelle. Le soir, nous dinons à l’hôtel : le rhum arrangé est imbuvable mais les écrevisses et les cuisses de « nymphes » sont divines !

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Jeudi 20 juillet :
Nous avons toujours autant de chance : il ne pleut pas (plutôt rare ici en cette saison !) et nous observons de très près 4 espèces de lémuriens, dont une espèce nocturne lors de notre visite matinale du parc. La promenade est très agréable mais plutôt « sportive » : près de 4 heures de marche, voire de courses, pour mieux traquer les lémuriens ! Nous nous restaurons dans un très sympathique « snack » au centre du village, véritable caverne d’Ali Baba (on y achète des tas de petits souvenirs) qui fait aussi salon de coiffure, avant de repartir au parc pour une visite nocturne, avec, au rendez-vous : lémuriens (microcèbes) et fossa.

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Vendredi 21 juillet :

Avant de rejoindre le Forest lémur camp, nous nous arrêtons dans la petite ville d’Ambohimasoa où une rencontre fortuite,  nous permet d’assister à un déjeuner champêtre dans les jardins d’une petite église, dominant la vallée. Deux tables sont dressées dans des kiosques, de part et d’autre d’une petite piste où se produisent un groupe de danseurs locaux et deux adorables vieillards (73 et 75 ans), saltimbanques qui parcourent les villages en chantant de vieilles complaintes. Moment magique, totalement improvisé, et en plus, nous avons eu droit à un véritable festin !

Le centre d’écotourisme,  tenu par un couple de français est situé dans un vaste parc. Il n’y a pas grand-chose à faire ou à voir, juste : profiter de la nature ! Les propriétaires, un couple de français sympathiques et très « soixante-huitard » sont à la fois aubergistes, fermiers et « chercheurs » (ils observent et « surveillent » les animaux du parc). De grandes tentes fixes accueillent les touristes égarés…Les sanitaires sont rudimentaires, l’éclairage à la bougie uniquement, mais qu’importe ? Sauf que jamais nous n’avons eu aussi froid (les températures peu élevées dans la journée, tombent dès que le soleil disparaît, peu après 15 heures)… Heureusement, les couettes sont épaisses et la soirée, autour du poêle où on se retrouve tous (hôtes, scientifiques et animaux !) pour un repas concocté avec les produits de la ferme, a été une des plus chaleureuses de notre séjour.

Samedi 22 juillet :

Les villages Zafimaniry, qui pourraient être prochainement inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO, ont la réputation d’être « magnifiques ». Les villages isolés ne sont accessibles qu’après de longues marches à pieds (accompagnement obligatoire par un guide local), assez périlleuses. La « capitale » Antoetra n’est qu’à quelques kilomètres de la route (20 minutes de piste en voiture) mais ne présente en fait qu’un intérêt très relatif : pas vraiment typique, visite sans  réel intérêt, les objets artisanaux sont les mêmes que dans les boutiques des autres villes ou villages, mieux achalandés, et surtout, on a la désagréable impression de violer l’intimité des villageois (un guide, parlant quelques mots de français s’impose aux rares touristes ; sa prestation se limite à quelques informations sommaires et à des intrusions par toujours bien acceptées dans quelques maisons). Peut être le seul détour à déconseiller.

La ville d’Ambositra, très pittoresque, carrefour commercial renommé, est particulièrement animée. On déjeune, comme la plupart des voyageurs, au bord de la RN 7, en plein centre ville au Aloalo (ou Hotely Gasy), restaurant bruyant, animé, pas particulièrement gastronomique mais, rien que pour l’ambiance, l’arrêt est mérité. A la sortie de la ville, des boutiques d’artisanat, attenantes aux ateliers que l’on peut visiter, (le palais des arts, par exemple) renferment de vrais trésors à des prix beaucoup plus avantageux que partout ailleurs : marqueteries, objets en cornes, bois sculpté…

Nous arrivons à la tombée de la nuit à Antsirabe. Nous passons la nuit à la résidence Camélia, très jolie demeure familiale dont les chambres, dotées de tout le confort, entourent un ravissant jardin. Situé à quelques pas de la petite gare, il est idéalement bien situé mais un petit bémol : l’accueil est loin d’être chaleureux ! Non seulement la ville est très agréable et mérite un séjour plus long pour en découvrir toutes les richesses mais c’est aussi une étape gastronomique incontournable. Nous dînons au Venice, un nouveau restaurant à l’excellente réputation et effectivement, outre le cadre, le repas, autour du fois gras, est divin !

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Dimanche 23 juillet :

Visite éclair de la ville et excursion autour des deux lacs d’origine volcanique situés à quelques kilomètres : le lac Andraikiba et le lac Tritriva, très fréquentés par la population locale.

Sur la route qui ramène à Tana, on s’arrête déjeuner à Ambatolampy, au Rendez vous des pêcheurs, une adresse très populaire : la cuisine est quelconque mais la grande salle décorée d’affiches d’Air France et qui date du début du siècle, a du charme.

On retourne à la résidence Lapasoa à Tana, la chambre spacieuse, située au dessus du restaurant le KUDETA, est encore plus jolie que la première que nous avions occupé à notre arrivée. La ville est particulièrement calme, presque déserte.

Nous dînons à une excellente adresse : le Rosini, situé à quelques mètres de l’hôtel.

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Lundi 24 juillet :

Le centre ville de Tana ne présente pas un très grand intérêt (il faut, quand on dispose de plus de temps, sortir de la ville pour visiter les villages, parcs et zoos…), en dehors de quelques avenues, places et bien entendu ses marchés artisanaux comme celui de Andravoahnagy où l’on peut se perdre des heures à la recherche de tout ce que Madagascar compte de « richesses » : textile, sculptures sur bois, pierres et fossiles…Beaucoup plus de choix, pas très touristique, et pas plus cher que dans l’île, sur les lieux de production.

Nous achevons notre parcours gastronomique et notre séjour à la Villa Vanille, un très chic restaurant absolument divin (à condition d’aimer la vanille, bien sur !). Pour environ 20€, on déguste notre dernier fois gras, nos dernières gambas…

Et on prépare déjà notre prochain voyage : nous rêvons déjà de découvrir le nord et la cote de la Vanille, l’île aux nattes…Dans un an ou deux, nous savons que nous reviendrons.

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Cout du voyage pour 21 jours en juillet 2006 : Total (sans le vol international) : env 1400€/pp (+ avions intérieur : 100 € & plongée...: 200 €)

baobabs
récit

Jean-Michel

Thivel

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